Un hiver à Paris sous le Consulat (1802-1803) d'après les lettres de J.-F. Reichardt

SOUS LE CONSULAT. 454

rabattus, garnis d’une masse de rubans roses. Vieilles et jeunes ne portent que des nuances claires : rose, lilas, bleu particulier avec reflets verdâtres.

Les robes de promenade, en fine percale blanche, sont courtes ; la traine est supprimée pour sortir ; les manches, longues et assez larges, ne se portent plus bouffantes. Le peu de soin que les dames prennent en marchant, pour garantir leurs toilettes et les traînes immenses, — d’obligation pour les soirées, — piétinées ou déchirées à tout instant, doivent rendre fort dispendieuses ces toilettes blanches.

Les «incroyables » suivent l'exemple des élégantes : ils font faire leurs chemises en fine percale; elles coûtent beaucoup moins que celles en toile de Hollande. On paye la demi-douzaine en percale soixante-huit livres, tandis qu'une douzaine de chemises de toile de Hollande et une douzaine de mouchoirs assortis ont coûté dix-huit louis à l’un de mes amis. On met d’ailleurs une grande recherche dans le linge de corps : les convenances exigent, pour être présentable, une chemise par jour, irréprochable, sans pli, ni la plus légère teinte dénonçant l'usage.