Un hiver à Paris sous le Consulat (1802-1803) d'après les lettres de J.-F. Reichardt

AVANT-PROPOS °

Il ne faiblit point l'intérêt marqué qui nous reporte vers les mémoires et les confidences des premières années du siècle.

Bientôt, on sera en mesure de dresser un inventaire des grands coups d’épée donnés depuis cent ans, des causes mystérieuses des succès et des avortements de la diplomatie et de la politique. Assurément les acteurs éminents passionnent; mais ne font-ils pas monter le lecteur à un diapason dont la « tenue » prolongée amène parfois la lassitude? On se sent plus enclin à revenir au « reportage » des incidents moindres de la vie, qui forment la trame des existences moyennes. L'ancien Théâtre-Français s’inspira, au dix-huitième siècle, d’une expérience de ce genre, quand il fit suivre la tragédie par la petite pièce bour-

(1) L'auteur regretté de ce livre, M. Arthur Laquiante, est mort le 19 mars dernier, au moment où il en terminait la traduction. Son ami M. Charles Mehl, qui a collaboré à l’annotation du texte, a bien voulu à notre prière se charger aussi de la correction des épreuves;

il s’est acquitté de cette double mission avec une conscience nous ne pouvons assez le remercier,

Paris, le 20 décembre 1895.