Un mémoire inédit de Francis d'Ivernois sur la situation politique à Genève audébut de 1791 ....

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6° Enfin cette pauvreté même de l’etablissement l’expose à devenir constamment plus pauvre. car ne pouvant se procurer que des appovisionnements insuffisants. et étant appelé par son institution à vider ses magasins à un prix modéré, la crainte d'une famine prochaine l’oblige de les remplir immédiatement, quelque haut que soit le prix qui l'a forcé à les ouvrir. Ce qui n'arriverait plus, sans doute, s'il était assez opulent pour avoir des approvisionnements considérables, qui le missent à même d'attendre patiemment pour ses achats que le prix fut retombé à son terme moyen. Tant il est vrai qu’en tout genre de grandes entreprises, il n'y a que les grands

fonds qui puissent les soutenir.

Mais ici, comme partout ailleurs, le mal est plus facile [à faire) qu'à guérir; aussi ne sera-ce qu'avec la plus grande défiance qu'on indiquera les remèdes suivants:

1° D'autoriser la Chambre des blés à faire dès à présent un emprunt de 2 ou 300,000 écus. aux intérêts et au rembours desquels serait appliqué jusqu’à complète extinction tout l'excédent des revenus de l'Etat: ou verser cet excédent dans le capital de la Chambre pendant un nombre d'années déterminé.

29 De séparer absolument l'administration de ses finances de celles de l'Etat, de rendre chaque année l’une et l'autre publique. et que le gouvernement ne put recourir à l'aide de la Chambre des blés que sous certaines conditions.

3° Soit pour subvenir aux frais de la manutention. soit pour lui assurer un débit annuel qui entretienne le cours de son commerce et de ses correspondances, et prévienne la détérioration deses blés.enfin pour que tous