Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques
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commença le trois devant la Convention, où ils furent soutenus par leurs anciens collègues, et les débris de la Montagne, que l’on avait surnommés les Crétois. Il se poursuivait depuis neuf jours, lorsque, le douze, l'émeute qui couvait depuis le premier, éclata avec plus de violence et d'audace. Le peuple envahit la Convention, réclamant à grands cris du pain, la Constilution de 93, la liberté des patriotes. Un grand nombre de Crétois, soutint la manifestation. Mais, cette fois encore, la Convention fut délivrée par les sections intérieures, accourues en toute hâte à son secours. Soupçonnant les accusés d’avoir suscité l'insurrection, elle les condamna à la déportation. Cette peine s’exécuta contre Billaud-Varennes et Collot d'Herboïis ; Barère et Vadier parvinrent à s'y soustraire. (1) Dix-sept membres de la Crête, qui s'étaient montrés favorables aux insurgés, furent décrétés d’arrestation.
Getle journée ne fut cependant pas décisive; bien qu'amoindri, le parti populaire n’était pas abattu. Privé de ses principaux chefs, dépouillé de son autorité, il essaya, pour la reprendre, de faire triompher la Constitution de 93, que la Convention ne paraissait pas disposée à mettre en vigueur, bien qu'elle eût été sanctionnée par le peuple. Le premier prairial, les faubourgs soulevés pour la troisième fois, envahirent l’Assemblée, aux cris du pain et la Constitution de 93! une véritable bataille s’engagea dans l'enceinte des
(4) Durand-Maillane, — Histoire de la Convention, éd, de 1895, p.271,