Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques
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nons de citer, est l'ordonnance de dissolution de la Chambre introuvable qui fut insérée au Moniteur, le 7 septembre au matin.
Baudot, avons-nous dit, vécut tantôt à Bruxelles, tantôt à Liège. Ce fut dans ces deux villes que l'exil réunit les anciens conventionnels régicides, ceux qui, comme lui, avaient conservé intacte la pureté de leur foi républicaine, et les autres, trop nombreux, dont Combacérès peut passer pour le modèle, qui, en échange de titres de noblesse et de postes aussi lucratifs qu'honorifiques, avaient abaïssé devant un soldat de fortune cette courageuse fierté qui avait Géconcerté et vaincu l’Europe coalisée. Quelqu'indulgente philosophie que l’on professe à l'égard de la faiblesse humaine, il est impossible de ne pas s'attrister devant une telle déchéance. Baudot ne pouvait, on le conçoit, éprouver la moindre estime pour d’anciens collègues, hommes, vour la plupart, il est vrai, d’une intelligence supérieure, mais dont le caractère n’était pas à la hauteur des talents. Aussi le trouvons-nous, dans ses Notes historiques, plein d’ironie et de dureté pour eux ; il nous les montre tenus à l'écart, vivant avec le regret de leurs grandeurs évanouies, et cherchant encore à raviver, aux yeux des gens de leur entourage, l'éclat bien terni des titres qu'ils devaient à la faveur de Bonaparte. « Les Con« ventionnels réfugiés à Bruxelles, dit-il, appelaient « par dérision Magnats ceux d’entre eux qui avaient « des titres de Napoléon. Ces Magnats, si ce n’est la « fortune, n'étaient pas fort heureux. Siéyès vivait