Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques
(
A
«
RAA A R RAR A
A À
{
À
— 104 —
commencement de l'exil à Bruxelles, nous dit-il, ressemblait beaucoup à l’émigration à Coblentz ; Cambacérès s'était emparé des formes de la puissance : il recevait avec distinction les comtes, les barons, et avec une froide réserve les plébéiens. Il les auraient volontiers appelés Messieurs du Commun, (que penser des bourgeois qui acceptaient ces catégories de servilité !) comme M. d’'Equevilly rapporte qu’on appelait à Coblentz les bourgeois qui avaient émigré avec la noblesse. Beaucoup de républicains se moquèrent de Cambacérès et de son étiquette, et, après son départ, les plus fiers comtes de l'Empire rentrèrent dans une modeste simplicité. La plupart eurent le bon esprit d'abandonner leur litre, et il ne servait guère que de sobriquet à ceux qui voulurent le conserver.
« Cambacérès faisait trois saluts à un comte, deux à un baron, un seul à un chevalier, tandis que le
« plébéien ne recevait qu’un simple signe de tête. Le « laquais d’antichambre avait ordre de ne point lais-
ser entrer ceux qui ne prononçaient point le titre de Monseigneur le Duc. Dans une circonstance où il avait à parler à Cambacérès, pour affaires d’intérêt, Cambon donna un coup de poing au laquais, entra, appela le due Monsieur Cambacérès, et s’en venta de toutes parts. Cambacérès, quicraignait la violente franchise de Cambon, n’osa point s’en plaindre. « Sandis ! disait Cambon, ce b.... qui m'empruntait six francs à Montpellier, veut faire ici l'important parmi nous, qui sommes tous égaux