Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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roxysme ; il engendrait la défiance à l'égard de ceux qui, même sans combattre le mouvement révolutionnaire, n’y prenaient point une part assez active, et faisait voir la trahison à peu près partout. Faut-il s'étonner alors que ceux qui avaient charge du salut de la Patrie aient envoyé à la mort les conspirateurs, les traîtres, les simples suspects ? Sans doute, des innocents périrent, mais, s’il faut déplorer ces sacrifices humains, est-il juste de vouer à l’exécration publique ceux que la fatalité des circonstances a poussés à les ordonner ? Ces conventionnels qui votaient des lois répressives, ces magistrats, ces jurés du tribunal révolutionnaire qui les appliquaient, étaient-ils les monstres que des historiens superficiels, ou imbus de l'esprit de parti, ont présentés à l'imagination terrifiée de la postérité ? C’étaient simplement des hommes possédés jusqu’au plus profond de leur être par l'amour exallé de la Patrie et de la Liberté, amour qui tout aussi bien que l’amour de Dieu, se transforme en fanatisme. Ils étaient si convaincus qu'ils devaient agir comme ils l’ont fait, si forts du témoignage de leur conscience, que, le Destin venant à les frapper à leur tour, ils surent mourir sans faiblesse, ou prendre sans se plaindre la route de l'exil; aucun remords ne vint abattre leur fierté : est-ce ainsi que des criminels ont coutume de se comporter ? Dans un autre ordre d'idées, qui oserail douter de la probité et du désintéressement de presque tous ces hommes? Nous disons presque, parce que de très rares exceptions firent