Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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démontre qu'il n’obéit à aucune impulsion de haine, que sa conscience seule, scrupuleusement consultée, lui dicte l'arrêt qu’il va prononcer :

« J'attends avec impatience les circonstances qui « vous permettent d’abolir la peine de mort, mais je « réserverai toujours cette peine pour les traitres. Je « prononce donc la peine de mort contre Louis, et « que (sie) le jugement soit exécuté dans les vingt« quatre heures. » (4)

Cependant les événements avaient suivi leur cours : Louis XVI avait été exécuté, les Girondins étaient tombés, les départements se soulevaient : Baudot, homme d’action plutôt qu’orateur, avait été envoyé en mission dans le Midi. La situation était on ne peut plus grave : la guerre civile s’y organisait, des tentatives de fédération s’y faisaient jour, menaçant l'unité et l’indivisibilité de la République. Le 24 juin 1793, des patriotes de Toulouse, admis à la barre de la Convention, viennent dénoncer la contre-révolution ouverte dans cette ville, dont les autorités ont déclaré vouloir constituer une République du Midi. Elles prennent sous leur protection Lacuée, destitué par le conseil exécutif, renié par les soldats de la République, et envoient dans les départements méridionaux des agents dont la mission est de constituer la fédération préparée depuis longtemps. En outre, les départements du Midi sont à la veille de voir en-

irer sur leur territoire les troupes espagnoles. ER —_—_ (4) Monit. univ. 1193, ne 19, p. 90.