Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

philosophes qui sont parvenus jusqu’à nous, avec « la seule tradition de leurs sentences. Comme eux, « d’ailleurs, il a laissé des disciples qui ont eu soin « de sa mémoire.

« Danton avait des conceptions fortes et des émo« tions profondes. Danton bouleversait l’âme de ses « auditeurs, parce que lui-même avait une âme. « Danton était susceptible de pitié, de cette vertu des « cœurs généreux, sans laquelle l'homme n’est rien « pour l’homme. » (1)

« O grand homme ! j'aurais donné la moitié de ma « vie pour prolonger la tienne. Tu l’as bien prévu, le « Panthéon de l'Histoire s'agrandit chaque jour pour « étendre ta gloire. » (2)

Nous pourrions multiplier ces citations ; mais les quelques passages que nous venons de transcrire donnent un ample témoignage de l’admiration et de l'estime que Baudot professail pour l’illustre tribun.

La chute de Robespierre devait suivre de près celle de Danton. Celui-ci, en marchant au supplice, s'était écrié : « J’entraine Robespierre, Robespierre me « Suit ! » La prophétie se réalisa quatre mois plus lard : la journée du 9 thermidor fut l’avant-dernière de la vie de celui que ses vertus incontestables, et sa dédaigneuse impassibilité dans les souffrances qui torturèrent sa hautaine agonie, ont depuis longtemps relevé aux yeux de la postérité. Le plus sévère des

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(1) Baudot. — Notes historiques, p. 10. (2) Ibid, p. 48.