Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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juges oserait-il aujourd'hui méconnaiître que Robespierre, croyant fanatique de la liberté, ne suivit d'autre guide que l'intérêt populaire ? Mais, à cette époque, l’inflexibilité de son caractère, son amour du pouvoir, la sécheresse de son cœur, inaccessible à la pitié, obscurcissaient ses hautes qualités, et provoquaient les accusations qui amenèrent sa chute, et l'injustice qui pesa si longtemps sur sa mémoire. S'il avait un certain nombre d’amis dévoués, il avait un plus grand nombre d’ennemis impitoyables. L'accusation de tyrannie, qui servit de prétexte à ceux-ci pour le perdre, et sous le poids de laquelle il devait succomber, trouva créance non-seulement parmi les membres modérés de la Convention, mais encore dans la partie de la Montagne où siégeaient les amis de Danton. Pour Baudot, le doute ne saurait exister ; il raconte que deux mois avant le 9 thermidor, RobeSpierre tenta de se faire déclarer dictateur. Avec la complicité de Saint-Just, il provoqua une réunion des deux Comités pour délibérer sur la situation de la République que l'anarchie mettait dans un péril imminent.

« Saint-Just commença la séance par discourir « longuement sur les dangers de la Patrie. Il fit la « part largement des accusations, il y comprit à peu « près tous ceux qui avaient pris quelque part à « l'exécution du gouvernement révolutionnaire, et, « après avoir assumé (sic) sur toutes les têtes fortes « une menace de mort, il proposa un dictateur pour « sauver la République, et il nomma Robespierre