Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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ressement, d’abnégation, de sacrifice, que nous offre à chaque pas l’histoire de cette immortelle période de notre vie nationale; peut-être lui, si orgueilleux de la grandeur de son esprit, aurait-il honte de la petitesse de son cœur, et finirait-il par se convaincre que c'est réellement dans ce cœur, rabaissé par le matérialisme au rôle de machine inconsciente, que, suivant l'expression de Vauvenargues, naissent les grandes pensées, que c’est de lui qu’elles prennent leur généreux essor. Peut-être alors ne permettraitil plus que le souci d’un bien-être grossier comprimât ses aspirations vers un idéal de bonheur, placé dans l’accomplissement du devuir, et dans le témoignage de la conscience, juge infaillible des actions humaines. Ce sont ces principes qui guidèrent les hommes de la Révolution, et en rendirent la plupart comparables aux plus grands citoyens d'Athènes et de Rome. Mais que sont aujourd'hui les principes ? N'est-il pas considéré comme un niais, celui qui a le courage de chercher le bonheur ailleurs que dans les richesses, et de préférer le devoir à l'intérêt ?

La correspondance des représentants signale à chaque instant les glorieux exploits de ces armées de sans-culottes, qui emportaient comme des torrents les vieilles troupes des monarchies européennes. Cest ainsi qu'une de leurs lettres à la Convention contient le récit d’un fait d'armes de la division du général Marbot : le corps d'armée avait été attaqué le 4 frimaire par les Espagnols. Les cartouches ayant été épuisées, la division qui n'avait plus que ses