Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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baïonnettes pour défense, se rangea en bataille, et, au pas de charge, enfonça les colonnes ennemies, culbuta la cavalerie, tua plus de mille hommes, et mit tout le reste en déroute. (1)

Une autre de leurs lettres au Comité, datée de Saint-Sébastien, (pays conquis) le 15 frimaire, annonce l’éclatante victoire de l’armée française à Bergara. L'armée espagnole, sous les ordres du général Ruby, et ce général lui-même ne durent leur salut qu’à la fuite. Dans la ville de Bergara, quartier général des ennemis, et dans la maison du général Ruby, on trouva une quantité considérable de matière d'or et “d'argent, provenant de vases et de décorations des églises, que le pieux général espagnol avait dévotement pillés lui-même pour éviter la profanation des Français.

Les deux villes d'Ascuatia et d’Aspetia tombèrent au pouvoir de la République, et reçurent une nombreuse garnison placée sous les ordres du général de brigade Schilt.

Les gardes du corps du roi d'Espagne, tous de haute noblesse, avaient pris la fuite au galop de leurs chevaux andalous, et, si le général Frégeville n’eût pas été égaré dans les montagnes par le guide qui conduisait la colonne, c'en était fait de l’armée espagnole. Le général Ruby, qui commandait cette armée, s'était sauvé lui-même à la nage, laissant son bel habit brodé, qui devint la casaque d’un tambour de grenadiers, qui le suivait le sabre à la main.

(4) Monit, univ. an I, n° 78, p. 328.