Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

TO PRÉFACE

sion est rendue impossible, comment se fera la réunion, sera-ce dans le sein de la monarchie danubienne ou hors de celle-ci? Des problèmes analogues se posaient en Autriche-Hongrie à l’égord notamment des Roumains de Transylvanie et de Bukovine, et des Polonais de Galicie; mais en ce qui concerne ces derniers, l'entente des {rois empires empéchait toute crainte. Il est par contre très remorquable de noter que pendant un temps la même politique fut suivie par l'Autriche à l'égard des Roumains et des Slaves du Sud : pour affaiblir le danger créé par La formation d’un Etat libre hors de ses frontières, l'Autriche prit une sorte d'hypo._ thèque sur cet Etat, en imposant à son roi une alliance, forme déguisée de sujélion : jusqu'à la guerre, le roi Charles de Roumanie servit cette politique; par contre, depuis le départ du roi Milan de Serbie, les Serbes meurent qu'une pensée : s'affranchir du joug odieux du voisin tyrannique; le remplacement de la dynastie des Obrenovitch par celle des Karageorgevitch eut certainement cette signification. De ce jour, un duel inégal commencait entre le petit royaume serbe, souverain de droit et de fait, et la grande monarchie, qui voyait en lui à la fois l'Etat qui lui barrait la route de la mer Egée, et surtout le foyer d'attraction des Slaves du Sud, agent de dislocation de l'empire par sa seule existence indépendante.

Avant la guerre, une maxime politique avait en quelque sorte force de loi en France : « Si l'Autriche n'exis-