Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

186 UN REMPART CONTRE L'ALILEMAGNE

Les écoles dénommées « utraquistes » n’ont aucune base légale et constituent en réalité une grave infraction à toute

la législation concernant les écoles primaires. C’est une honte

et même un scandale que, dans les pays slovènes, 56,7 % des écoles de l'Etat appartiennent à ce type. Une école « Utraquiste » est tout simplement une école dans laquelle, pendant le premier semestre de la première année scolaire, l'instruction est donnée aux écoliers slovènes à la fois en allemand et en slovène, et ensuite exclusivement en allemand. Il y a là, bien entendu, une grave atteinte à un des premiers principes de la pédagogie, qui veut que l’enseignement ne soit donné-que dans la langue maternelle des élèves. Dans les écoles « Utraquistes », l’instruction est confiée à des maîtres qui ne sont ni familiarisés avec la langue slovène, ni de véritables pédagogues, mais avant tout et par dessus tout, de chauvins et fanatiques nationalistes. Le résultat d’un tel enseignement, on se l’imagine sans peine. Les enfants sont forcément dénationalisés; maïs, d’autre part, ils n’acquièrent pas non plus une réelle connaissance de l'allemand. Aussi, le système des écoles « Utraquistes » constitue-t-il, pour qui envisage les problèmes de l'avenir, un très grand danger pour les qualités morales de la jeune génération slovène. |

Il faut signaler brièvement ici que le système scolaire est, à Trieste également, très défavorable aux intérêts slovènes. Le simple fait que pas une seule école primaire n’y est procurée aux Slovènes de Trieste prouve de manière péremptoire l'inexactitude de cette allégation italienne, que le Gouvernement favorise les Slovènes. Les écoles primaires allemandes soutenues par l'Etat pour les colonies allemandes de Trieste, de Pola et d'Opatija (Abbazia) manifestent d’une manière plus claire encore les intentions du Gouvernement autrichien. À en croire Virginio Gayda (x), les chiffres sui-

(x) L'lialia d'oltre Confine (Milan-Rome, 1914), p. 33-34, note 1.