Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

PRÉFACE 21

nomie, pensent qu'une guerre victorieuse contre l'un de ce$ groupes, la Serbie, était le seul moyen d'écraser la force qui grandit. Conume au temps de Bismarck el d'Andrassy, Berlin et Budapest s'entendent et le Magyar court à la guerre avec l'enthousiasme que l'on se rappelle, car il voit en elle la délivrance du danger quil redoute pour son hégémonie.

C'est dès lors la Terreur instaurée dans le sud de l'Autriche-Hongrie; tous les Slovènes et les Croates connus comme des propagandistes de l'idée d'unité des Slaves du Sud sont arrêtés et emprisonnés, des milliers condamnés, beaucoup tués; les meilleurs citoyens doivent fuir, les autres sont sous l'œil de la police: c'est foute une nation qui devient suspecte.

Dans une province, comme en Dalmatie, des quatre partis politiques, tous ont vu leurs chefs arrêtés ou internés par autorité de police : le D° Smodlaka, chej du parti démocratique croate; les députés Prodan et Drinkovic, chefs du parti croate du droit; les députés Baljak et Vukotic, chejs du parti serbe. Le chef du quatrième parti, le D' Trumbic, a dû fuir à Londres, tandis que les députés Cingrija et Tresié-Pavicié étaient incarCérés.

Plus que jamais, le mot classique est appliqué : gar: dez vos hordes, nous nous chargeons des nôtres; le comte Karolyi, dans une interview accordée au journa} socialiste de Budapest, la « Nepszava » du 6 mars 1917 déclare sans ambage : « C'est le compromis de 1867, d'après lequel les Allemands doivent régner en Autriche, les Hongrois en Hongrie ». Pour la première fois depuis 1867, la langue allemande est déclarée officielle