Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

PRÉFACE 29

Il ne nous appartient pas de trancher un pareil problème: il semble seulement qu'on pourrait essayer, le Cas échéant, d'amener une transaction nécessaire, en respectant les trois idées suivantes : il faut reconnaître comme un fait l'influence prépondérante de l'Italie dans l’Adriatique, et cette influence lui sera assurée parce qu'elle en tient les clefs, en possédant les côtes italiennes et Vallona; par là, elle tient cette mer à sa discrétion; le protectorat sur l'Albanie et des mesures appropriées en ce qui concerne les bouches du Cattaro y ajouteront les assurances nécessaires.

En second lieu, la paix dans ces régions ne sera main tenue qu'en respectant les vœux des populations; ül ne saurait s'agir ni d'imposer une unité slave du Sud, si Slovènes, Croates et Serbes ne sont pas tous d'accord pour le vouloir, ni d'empêcher cette formation si tous affirment leur préférence. D'autre part, quel ne serait pas le danger que d'annexer à l'un ou à l’autre des Etats futurs des masses de population étrangères et hostiles; le mélange des races conduit inéluctablement à placer des groupements minimes sous des souverainetés d'autre race; mais décréter des anneæions en masses comme dans un nouveau Congrès de Vienne, ce serait recréer des Alsace-Lorraine, des Pologne et des Duchés, pour l’embrasement futur de l'Europe.

En troisième lieu, l'Italie devrait recevoir des garanties d'ordre pratique pour le maintien de sa domination sur les terres italiennes et la meilleure serait la remise entre ses mains des passages qui conduisent du Trentin et de la Vénétie vers l'Europe centrale, notamment. dans la direction d'Innsbruck et de Kranzens-