Un témoin de la Révolution française : Journal de Benjamin Cuendet de Sainte-Croix (Suisse), officier de la garde nationale à Lyon, 1769-1815 : ouvrage orné de deux portraits et de planches en fac-simile

— II —

Le »9 juin, nous avons entré dans la maison de Mr. Petitot, du côté du Change.

2 juillet 1777, j ai fait poser mon enseigne.

15 septembre. La commère Sechehaye, marraine de notre petite, est morte à Genève.

Le 2 octobre 1777, ma Mère et ma sœur Judith ont arrivé à Lyon et le 24 elles sont parties pour la Suisse, avec Mignian, voiturier.

Le 4 mai 1778, j'ai fait mon testament chez M. Bernard, notaire, dans la rue de la Cage.

Le 13 May 1778, ma nièce Suzette est arrivée à Lyon.

Le 4 juillet 1778, j'ai fait un compromisavec Bechet et Nourrisson, maître-garde horloger, par lequel je me suis engagé de faire un échappement de montre pour chef-d'œuvre; je l'ai fait le 7, 8, 9, 10, dudit mois. Et le 4 aoust, nous avons été au Consulat, moi, Manguelin et Seigneur, où nous avons prêté serment.

Le 10 septembre 1778, ma femme a accouché d’une fille et baptisée le 11 par Mr. Frossard, pasteur! ; elle s'appelle Claudine Louise...

Le ro octobre, la nièce Suzette est partie pour chez nous.

Le 30 octobre 1778, Timothée Margot, Daniel Seur et le fils à Gonthier ont passé à Lyon et parti le 31 pour Marseille avec le Régiment?.

Le 3 août 1779, mon fils François Timothée est parti pour aller en pension chez Mr. David Evard, notaire à Cergnier, au val de Rue, Canton de Neuchâtel, Suisse. Il a la taille de 3 pieds 9 pouces: il a une malle, deux habits complets de drap et une veste et culotte de calamandre ; 12 chemises, 8 mouchoirs de poche, 6 cols, 6 paires de bas, 3 coiffes de nuit et un bonnet, 2 chapeaux, 1 robe de chambre.

Le 11 août, il est arrivé dans sa pension. Le 2 février 1780, j'ai

! Benjamin Sigismond Frossard, parent du pasteur de Sainte-Croix qui avait baptisé Cuendet, était né à Nyon (Suisse) en 1754; appelé comme pasteur à Lyon dès la fin de ses études à Genève, en 1777, il y exerça avec talent son ministère jusqu’à l'époque du siège. Très lié avec les Roland de la Pla tière, il fut un des premiers à plaider la cause de l'émancipation des Noirs. Professeur et doyen de la Faculté de théologie de Montauban, il était membre d’un grand nombre de Sociétés savantes, entre autres de celles de Lyon et de Villefranche. Il mourut en 1830 (Haag, France protestante, première édition),

? ILs'agit évidemment d'un groupe de jeunes Suisses enrôlés dans un régiment à Marseille. Voir plus loin à la date du 21 novembre 1780,