Un témoin de la Révolution française : Journal de Benjamin Cuendet de Sainte-Croix (Suisse), officier de la garde nationale à Lyon, 1769-1815 : ouvrage orné de deux portraits et de planches en fac-simile

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31 octobre 1805, à midi, par M. Balofet. On sait que les premiers essais en France de la découverte de Jenner eurent lieu à Paris le 1° juin 1800, et que ce ne fut qu'en 1804 qu'une Société se créa pour la propagation de la vaccine.

Nous avons donc lieu de croire que le mariage Cuendet-Tattet fut un des premiers qui aient été célébrés dans le Temple du Change, accordé aux Protestants de Lyon après la signature du Concordat, et que leur fille Louise — ma grand mère — fut un des premiers enfants vaccinés de la région lyonnaise.

La dernière note écrite par B. Cuendet est ainsi conçue : « Le 18 mai 1811, j'ai remis mon fonds et le ménage à mon gendre Tattet. »

Le 13 février suivant, à 2 heures après-midi, ce digne vieillard, cet excellent citoyen, qui avait donné à la France, sa patrie d’adoption, et à la République tant de preuves d'un attachement sincère et du plus absolu dévouement, mourait, entouré de sa famille et regretté de tous ceux qui l'avaient connu.

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À la suite du Journal de son beau-père, Louis Tattet consigna quelques événements notables, parmi lesquels nous transcrivons les suivants :

— Le r2 février 1814, les partisans se sont battus avec les Autrichiens entre la Croisée et le château de la Plume, et le dimanche 13, ils sont venus à Villefranche pour amener des prisonniers qu'ils avaient pris au fort de Joux !.

! M. l'réd. Masson écrivait, le 31 juillet 1912, dans le Gaulois : « La campagne de l'armée de Lyon, si médiocrement étudiée jusqu'ici, devra faire le pivot d'un récit comprenant toutes les résistances opposées à l'invasion, soit qu'elles aient été le résultat de combinaisons stratégiques, soit qu’elles aient été l'effet de l'initiative populaire. » Si sommaires que soient, à ce point de vue, les notes que Louis Tattet a insérées à la suite du Journal de son beaupère, elles n’en seront pas moins utiles pour préciser certains détails de la campagne et caractériser l’état de l'opinion en face de l'invasion.

Dès les premiers jours de l'année 18:14, une division autrichienne, sous les ordres du général Bubna, avait violé la neutralité helvétique et franchi le Jura; Dessaix l’obligea à se replier sur Genève.

Le Journal de l'Empire disait, à la date du 12 janvier 1814, que la Suisse se trouvait, de ce fait, « dans une fermentation extraordinaire : elle jouissait