Une mission en Vendée, 1793

324 UNE MISSION EN VENDÉE, 1793.

fort mal armés). On les suivit jusqu’à St-Pierre dû Chemin. Ils ont perdu 30 h.. Nous avons eu deux blessés. — Tant que ce poste tiendra, Fontenay est a couvert. Il y a 1 600 h. a StHerman. — Le pays est tranquille. Tant qu'a present il faut esperer qu’il tiendra bon sion luy faisait quelques secours en troupes et surtout à notre malheureuse cité il y en a tres peu outre les habitants pour la defendre. Ces infortunés ne desirent rien moins que dé se battre, lorsque l’occasion s’en presentera. Ils l’ont toujours fait quoi qu’en disent les calomniateurs, Tu sçais le raport fidele que je t’en ai fait. A l’affaire du 16 may, j'ai été témoin de leur valeur. Le feu de fille nouri qu’ils firent sur la horde brigande l’empecha d’avancer. Certes, le succés de cette colonne n’a dependu que de leure bravoure. Tu sçais aussi que les brigands avoient trois pièces de canon qu’on leur prit; nous n’en avions point; nous etions aussi sans general et aide de camp. Percebois prit le commandement et je lui servis d’adjoint. J’étois alors avec ma compagnie de mon canton. Ilsont été plus malheureux le 25. J’étois alors à Sl-Herman incorporé dans le bataillon de l’Union. Notre bat. reçut l’ordre de venir au secours de Fontenay a trois heures du matin, et a quatre heures pret a partir, on nous donna contre-ordre. La marche qu’on a tenu m’a toujours donne à croire que Beaufranchet éloit un traitre.

Sa trahison ne rejaillit que trop sur des victimes dont 42 furent sacrifiées a cette lerrible journée, et le resle eprouve les traitements les plus durs. Je ne pretends pas les disculper tous car il pouvoit y en avoir de tres coupables, mais ils les ont suivis on ne peut que le presumer, et les citoyens purgés des aristocrates sont décidés a perir en combattant plutot que de lacher pied. Aureste un vrai républicain n’a d'autre parti à prendre et d’autres impressions que la liberté ou la mort.

Que j'éprouve de peine, bon papa, d’etre forcé a l’inaction, tandis que mes freres versent leur sang pour la Republique. J'ai tout espoir de me mezurer encorre ; le mouvement de ma cuisse devient plus libre de jour en jour. Je compte sur les bains, le regime, les purgations trequentes. Vive la République, ça va. Ton fils en état de réjoindre son poste a l’armée ! Vive la République ! Ça ira! Je te l’ai dit, Je te le confirme encorre : je n'ai d’autre devise que celle de vaincre ou mourir.

Adieu, cher bon pere, embrasse pour moi ma tendre mere,