Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION. EN VENDÉE, 11793, 331

neuf heures et demie du soir a été amené devant nous, membres composant la commission, le nommé Philippe Thoreau ci-devant noble demeurant à Saumur, lequel nous a déclaré ce qui suit :

Interrogé s’il y a longtemps qu’il est dans l’armée des rebelles, a répondu n’en avoir jamais fait partie, ce qu'il offre de prouver. :

Interrogé pourquoi il s’est trouvé à Dol au nombre de ceux qui ont été arrêtés, « répondu que son intention était d’y demeurer, qu’il y avait loué une chambre garnie et fait des provisions.

Interrogé s’il est venu volontairement à la suite de l’armée, répond que oui; que son intention était de fuir et de se mettre à l'abri, ainsi que son épouse, son fils et sa belle-sœur.

Interrogé s’il a des connaissances sur les projets de l’armée et s’il en connaît les chefs, a répondu n’avoir aucune connaissance sur cet objet, qu'il connaît pour chefs les nommés cidevant prince de Talmon, Larochejacquelin, Dautichamp et Stoflet.

Interrogé s’il a précédemment émigré, répond que non.

Interrogé s’il a des pärents dans l’armée des rebelles, répond que non.

Interrogé s’il connait la force de l’armée, répond qu'il estime le nombre des gens en état de se battre de trente-cinq à quarante mille hommes.

Interrogé s’il connait les autres personnes conduites avec lui, répond qu'il ne les connaît pas. .

Interrogé s’il était à Saumur et ce qu’il y faisait lorsque l’armée des brigands y est entrée, « répondu que oui, qu'élant armé il se retira avec la garnison et une partie des habitants dans le château, que le lendemain le château fut rendu, les habitants renvoyés chez eux, la garnison faite prisonnière de guerre, et ensuite envoyée sur passeport.

Interrogé pourquoi il a quitté Saumur et pourquoi en le quittant il ne s’est pas retiré sur le territoire de la République non occupé par les brigands, répond que lui ayant été proposé d'entrer dans le conseil provisoire établi par l’armée des brigands et craignant l'effet des lettres de jussion délivrées contre ceux qui refusaient, il se retira avec sa femme, sa belle-sœur et son fils, avec ses effets les plus précieux montant à près de cent mille livres, à la Tourlanderie chez sa