Une mission en Vendée, 1793

342 UNE MISSION EN VENDÉE, 1193.

J’avois, ainsi que tous les amis de l'humanité, lespoir que le plan ne pourrait estre exécuté, a raison d’une des dispositions qui portoit que les blets et fourrages seroient soustraits à l’incendie, à la dévastation, et portés sur les derrières des colonnes, maisil en a été bien autrement, et le seul bon article du plan n’a été exécuté qu’en partie.

Voilà ce que j’ay vû, ce que j’attesie sur mon honneur.

Signé : Perior. Pour copie conforme à l’original : Barseperre, C. L. Perrrau, député de la Société populaire de Fontenay-le-Peuple près les repré-

sentans Topsen et Guezno à Rochefort et la Société populaire de Rochefort.

Relation des faits passés sous ses yeux duns le passage de l’armée révolutionnaire.

L'armée révolutionnaire parut tout à coup et sans qu'on sut les ordres qu’elle exécutait. Je vis Boucret à Saint-Amand. Il ne S’ouvrit point avec moi... Je me rendis dans ma commune... Le lendemaiu la colonne s’éparpilla dans tout mon arrondissement ; elle pilla beaucoup, brüla peu et n’égorgea point. 200 soldats vinrent chez moi, burent, mangèrent et ne firent aucun mal. La garde nationale de Châteauneuf étail sur pied et il n’y eut de part et d’autre que des marques de fraternité. Boucret séjourna aux Epaisses et sur une liste insignifiante, ilifit égorger 25 jeunes gens qui s'étaient conformés à la proclamalion des représentants du peuple, avaient réuni les armes et se comporlaient bien. Ils m'avaient, en qualité de commissaire du district, aidé à briser les cloches de 10 églises, et à désarmer au moins 200 brigands. Il fit égorger 2 officiers municipaux en écharpe (l’un d’eux avait 15 000 tt. sur lui), par une erreur de nom qu’il ne donna pas le temps d'expliquer. Dans le reste de la paroisse on fusilla à toutes mains sans distinction ni formalité. Presque tous les jeunes gens égorgés aux Epaisses allaient partir pour la réquisition, faisaient le service de garde nationale et le faisaient bien.

Grignon passa chez moi le lendemain. La garde nationale était sur pied, crainte de méprise à cause de la forme des

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