Une mission en Vendée, 1793
UNE MISSION EN VENDÉE, 117193. 49
club de la Montagne. Les premières délibérations prises ont été d'abord que les séances se tiendraient tous les jours, le bienfait de l'instruction que le peuple attend des sociétés populaires devant être journalier comme le bienfait de la lumière que le soleil donne au monde. On mande ensuite que des commissaires de la Société se répandraient dans les campagnes pour y établir des sociétés populaires et multiplier des clubs destinés à propager les bons principes et raviver l'esprit public. La Société s’est engagée à s’occupersurtout de l'instruction du peuple, de la surveillance des ennemis du peuple. — Un membre demande que l’accolade fraternelle soit donnée par deux citoyens, au nom de l’assemblée entière et en signe de sa gratitude, au citoyen Jullien, dont l’arrivée dans les murs de Quimper a été l'époque de jours plus heureux pour le peuple longtemps opprimé et trahi. Cette demande est délibérée par acclamation et exécutée aux cris de Vive la Montagne ! L'assemblée exprime le vœu que la Convention nationale veuille rendre promptement à la ville de Quimper l’administration de département qui siège maintenant à Landerneau. Elle prie le citoyen Jullien d’être à cet égard l'interprète de son vœu. — On affirme que les dons patriotiques se montent à près de mille livres. — Trois citoyennes, — appelées Chevalier, Baron et Louise, voulant abjurer des noms qui retracent des titres abolis de l'antique noblesse, ou qui rappellent le dernier de nos lyrans, prennent les noms de Victoire-Nationale, Liberté-Républicaine, Aimée-Liberté. La séance se termine par l'hymne Marseillaise et la chanson des Sans-Culottes. Dans l'ivresse de leur joie, les citoyens dansent la carmagnole, parcourent la ville en formant des farandoles civiques, et le cri de Vive la Montagne! prolongé bien avant dans la nuit, retentit répété par