Une mission en Vendée, 1793
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mille bouches dans cette ville où la Montagne avait été longtemps calomniée et méconnue. »
Suite du 18 Octobre.
Je vais de Quimper à Lorient et m'arrête sur la route à Quimperlé, où je vois le district etles corps constitués qui m'exposent leur conduite et me communiquent leurs registres, je vois quelques arrêtés fédéralistes, qu'ils prétendent justifier, parce que, disent-ils, ils ont obéïi sans réflexion à l'administration du département. Je me rends lesoir à la Société populaire de Lorient, où je trouve un bon esprit, que j'échauffe et j'encourage par expression fortement prononcée de principes républicains el montagnards qui reçoivent les plus vifs applaudissements. Je parle de la Vendée, qu'il fautenfin anéantir. Caton autrefois disait en entrant dans le Sénat de Rome : « Il faut détruire Carthage! » Tout véritable ami de la patrie doit dire, en entrant dans une société patriotique : « 11 faut détruirela Vendée ! » — Je reçois dans la nuit des nouvelles inquiétantes sur la marche des rebelles, qui refluent sur Vannes.
Lorient, 19 Octobre.
Le député Tréhouard arrive le matin à Lorient. Nous conférons avec le général Philibert sur les mesures à prendre; nous passons la journée à travailler et faire des réquisitions. — Je vais le soir au club, où je fais l'éloge de Marat et Lepelletier dont on installe les bustes. On dénonce devant moi le département du Morbihan et la municipalité de Lorient. Le président du département veut se justifier et ne craint pas, pour blanchir sa conduite et celle du corps auquel il appartient,