Une mission en Vendée, 1793
UNE MISSION EN VENDÉE, 17193. ÿ3
fédéraliste la même justice qui vient d'être de la municipalité de Lorient. — Je reçois les corps constitués, la députation de la société populaire, de la garde nationale, et je ne vois pas dans le nombre un seul patriote. Vannes, 22 Octobre ou 1er jour du 2e mois de l'an II de la République une et indivisible.
Le député Prieur de la Marne arrive le matin, croyant d’après les nouvelles envoyées à Brest que déjà les rebelles de la Vendée étaient aux portes de Vannes; mais un courrier nous annonce au contraire que les rebelles sont entièrement vaincus et dispersés. — Prieur voit et harangue les différentes troupes de réquisition ; elles témoignent un brûlant républicanisme. Je vais avec Prieur au club, où nous ne trouvons qu’une froideur glacée et une insouciante indifférence.
Le 26 Octobre, le 3e jour du 2° mois de l'an IL de la République francaise.
Je réunis chez moi un certain nombre de patriotes pour m'entourer de leurs renseignements, acquérir des notions positives sur l’état de la ville de Vannes, la conduite des différentes autorités constituées, le caractère des individus sans-culottes qui sont dans le département, et préparer ainsi d'excellentes administrations pour remplacer celles destituées. Vannes avait grand besoin d’une visite de montagnards. Le fanatisme et le fédéralisme y dominent encore ;les places ne sont que l’apanage des riches, des parents d'émigrés, des prêtres. Le peuple est opprimé, la monnaie nationale livrée au mépris, les lois méconnues et inexécutées, le club désert, la ville toute remplie de signes de superstition et les signes sacrés méprisés et abandonnés. Les