Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1793. 55

palité, dont le choix est sanctionné par les applaudissements unanimes de toute l'assemblée du peuple. Aujourd'hui je vais à Auray pour assister à une fête civique où doivent se brûler les titres féodaux et autres signes de l’ancienne noblesse. Cette fête me fournit l’occasion d’électriser un peu le pays, et d'accélérer les progrès de l'esprit public.

28 Octobre. Vicux style.

Je reviens le matin d'Auray à Vannes, où je continue mes travaux et nomme douze commissaires pour épurer le club. Leur choix est sanctionné, le soir, dans l’assemblée du peuple. Je prépare le renouvellement de toutes les autorités constituées du district d'Auray, d'après tous les renseignements et notes exactes que j'ai eu soin de recueillir. Je nomme le comité de surveillance de Vannes, et je m'attache à n’y mettre que des hommes révolutionnaires.

Comme j'ai vu se manifester à Auray le plus brülant républicanisme de la part de jeunes enfants de la patrie organisés en bataillons et que j'ai senti l’avantage d'exercer de bonne heure au mouvement des armes la génération naissante qui doit imiter un jour, si la: patrie le réclame, les généreux exemples de la génération actuelle pour la défense de la liberté, je détermine Prieur à prendre un arrêté d’après lequel, tout républicain devant être soldat, toujours prèt à porter les armes contre la tyrannie, les officiers de Vannes devront veiller à ce que les jeunes enfants de leur commune, depuis neuf jusqu'à seize ans, soient organisés en bataillons et armés de fusils ou de piques proportionnés à leur taille et à la faiblesse de leur âge. Ces bataillons seront exercés par les citoyens sol-