Une mission en Vendée, 1793
UNE MISSION EN VENDÉE, 11793. 57
tuées, composent le club : les sans-culottes, dont la richesse est dans Île patriotisme, n'y trouvent point d'accès... Qu'y viendraient-ils faire? s’égarer, se corrompre... Le feuillantisme en est la preuve: on n’ose
Pas avouer une complicité manifeste avec les conspira-
teurs, mais on invoque pour eux la clémence et le pardon. On s'oppose à la destitution des magistra(s, dont on veut justifier la conduite.
De bons sans-culottes m’entourent, ils m’apprennent qu'ils ont été rejetés des assemblées populaires, de la société même, qui devrait ouvrir son sein au peuple et n'exister que par lui; qu'ils ont été la proie de l’agiotage toléré par l'administration, que leurs magistrats ont été eux-mêmes des accapareurs d'argent; que des femmes de municipaux et de receveurs avaient pour une pièce de 24 sols au marché ce que ne pouvaient avoir pour neuf livres en assignats les femmes de la classe des pauvres.
Je prends des renseignements détaillés sur la conduite des autorités constituées en général, des informations exactes sur la conduite particulière des individus : je confronte les opinions isolément recueillies, pour avoir dans leurs résultats une idée précise de l'opinion publique.
J'ai, dès le troisième jour, la liste d’un assez grand nombre de patriotes sûrs pour former une bonne municipalité. Je convoque une assemblée du peuple, et je les proclame. Des applaudissements unanimes soutiennent mon choix qui n’était que celui des bons citoyens. La sanction du peuple, apposée aux élections que je lui propose, lui montre que ce n’est pas moi, que c’est lui seul qui nomme ses magistrats, et ils sont à ses yeux plus dignes de confiance.
Au milieu de mes travaux, une citoyenne s'adresse