Une offrande Genevois à l'Assemblée nationale

8 OTTO KARMIN

Divers particuliers s'étant réunis à cet effet, c’est en qualité de membres du Comité qu'ils ont choisi pour séconder leurs Intentions, que nous avons l'honneur d'informer VOTRE EXCELLENCE, qu'ils sont en étaf d'offrir, pour le présent, la somme de NEUF CENT MILLE Livres de France, laquelle Mess Rilliet et CG seroient chargés de faire entrer en deux lermes, au Trésor Royal, aux époques auxquelles se payeroient les semestres des rentes viagères de la présente année mille sept cent quatre-vingt-neuf.

Nous aurions craint d'offrir ce foible tribut de notre zèle et de notre respect, si nous n'élions persuadés que vous réussirez, Monsieur, à le rendre agréable.

La liste des souscriptions (1), que nous ne tarderons pas d’envoyer à Vorre ExCELLENCE, auroit été plus nombreuse, et la somme plus considérable, si des circonstances fächeuses n'y avoient pas mis des obstacles :

De grandes pertes essuyées depuis quelques années par les particuliers et le Commerce, la langueur des Fabriques, la rareté extrême du numéraire, le discrédit qui en résulte, et de plus, dans ce moment, la cherté du blé qui se vend sur notre marché au pair de soixante livres le setier de Paris, sont les causes qui ont inévitablement affoibli le succès de cette souseription, à laquelle, d’ailleurs, quelques uns de nos compatriotes qui passent une partie de l’année à Paris, ou qui ont des Etablissement dans le Royaume, ont préféré de satisfaire directement (2).

Tous ceux au nom desquels nous avons l'honneur de présenter celte offrande, se flattent, Monsieur, qu'elle obliendra votre approbation, et vous prient de faire ensorte que SA MAJESTÉ ET L'ASSEMBLÉE NATIONALE daignent l’agréer comme une Expression de leur gratitude et de leur respectueux dévouement.

Concourir selon leurs moyens au succès de vos nobles travaux, leur a paru le plus pur hommage qu’ils puissent vous rendre.

Nous nous trouvons heureux d’être auprès de VOTRE EXCELLENCE les Interprêtes de leurs senltimens, et d’avoir ainsi l’occasion d'y

(1) Voir à l'appendice la liste des souscriptions d'après le Journal d'Ami Dunant. Nous n'en avons point trouvé d'exemplaire aux Archives nationales, f. (@) Ainsi J.-A. Guainier, ancien syndic de Genève, qui avait fait verser au comte de Virieu la somme de 2.400 livres en « don gratuit et patriotique à l'Assemblée nationale ». Voir J.-B.-G. Galiffe, D'un siècle à l'autre. (Genève, 1877), t. I, p. 196.