Une séance au Parlament anglais en 1791 : discourt prononcé à la rentrée de la Conférence des Avocats le 22 décembre 1879

Er « de féliciter les citoyens de Paris des généreux efforts qu'ils ont faits pour devenir libres et du succès qui « a couronné ces efforts. Cette démarche assurerait « aux citoyens de Londres une gloire immortelle, et « serait, en même temps, une preuve de l'élévation « de leurs sentiments et de la sagesse de leurs prin« cipes, puisque la liberté est la seule base sur la« quelle puisse solidement reposer la tranquillité et « le bonheur de l'Europe. »

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Les émigrés, enfin, sont mal recus : il est singulier, se dit-on, que tous les Français ennemis de la liberté qui va s'établir dans leur pays, viennent chercher un asile en Angleterre. Serait-ce parce qu'ils croient qu'elle n'existe plus parmi nous et qu'ils voudraient se remettre à leur ancien régime (1)?

Après avoir ainsi sacrifié au désir de n’avoir point été surpassés, les Anglais se mettent à regarder de

(1) Les évènements qui occupèrent la nuit du 4 août ne semblent pas avoir produit en Angleterre un bien grand effet. C’est en vain que nous avons cherché, dans les journaux du temps qu’il nous a été donné de consulter, quelques réflexions qui s'y rapportassent. Voici comment s’exprime, à ce sujet, Lord Stanhope, dans son ouvrage sur « W. Pitt et son temps » : « Le soir du 4 août, dansun « accès d'enthousiasme irréfléchi, sans un mot de délibération, < Sans donner une pensée aux intérêts existants, sans pourvoir aux « affaires courantes, ces législateurs inexpérimentés détruisirent, « par un seul vote, les privilèges créés par dix siècles, les droits du « clergé, les droits des nobles, les droits du parlement et les droits « des provinces... »