Une séance au Parlament anglais en 1791 : discourt prononcé à la rentrée de la Conférence des Avocats le 22 décembre 1879

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De telles paroles ne pouvaient rester sans réponse. Fox se promit de les reprendre, là où le débat devait avoir le plus d'utilité : à la Chambre des Communes.

Pour qui souhaitait de provoquer, au Parlement, un mouvement en faveur de la Révolution française, il était temps d'agir. Les troubles qui régnaient en France devaient, mieux encore que les écrits de Burke, éloigner de nous un peuple qui avait applaudi sans doute à nos efforts, mais que, en fin de compte, la grâce de la Révolution n'avait pas touché.

« mencer est en vérité bien douteuse, bien difficile à distinguer « et plus difficile à encore à définir. Ce n’est pas un seul acte «ou un seul évènement qui peut la déterminer. Il faut que le « gouvernement soit dans une grande confusion; il faut que « la perspective de l'avenir soit aussi mauvaise que l’a été l’expé« rience du passé, avant que cette idée puisse venir à l’esprit. « Quand les choses sont arrivées à cette situation déplorable, la « nature même du mal indique celle du remède à ces hommes que « la nature a doués des qualités nécessaires pour administrer cette « mesure délicate, ambiguë et amère, à un État livré aux troubles. « Le temps, les occasions, les provocations, leur fourniront alors « les leçons nécessaires. Le sage se déterminera par la gravité du « cas; l’homme irritable par sa sensibilité à l'oppression; l'esprit « élevé par le dédain et l’indignation qu’il éprouve en voyant le pouvoir confié à des mains qui en sont indignes; le brave et le téméraire par cet amour honorable du danger dans une cause généreuse. Maïs, à bon droit ou à tort, une révolution paraîtra toujours la dernière ressource à celui qui pense et à celui qui « aime le bien. »

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