Variétés révolutionnaires

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de bon sens, lui dit : « Madame, j'avais confié mes enfants à l'amitié; maintenant, je les confie à la vertu. » Le mot était juste, et à tous égards les enfants de France gagnaient au change. Mme de Tourzel était une honnête femme dans la plus complète acception du mot; elle se consacra avec une rare abnégation au service de la famille royale, qu'elle ne devait plus quitter jusqu'à la captivité du Temple. La nouvelle gouvernante vint habiter Versailles, ensuite les Tuileries, avec sa plus jeune fille la charmante Pauline, depuis comtesse de Béarn, auteur des Souvenirs de quarante ans. Dans cette situation privilégiée Mme de Tourzel était en bonne place pour suivre les événements. Aussi a-t-elle laissé sur la période de 1789 à 1795 des Mémoires récemment publiés par son petit-fils M. le duc des Cars, avec une notice biographique de M. de la Ferronnays (1).

On chercherait vainement dans ces Mémoires l'intérêt un peu vulgaire et du resue fort suspect qu'offrent ceux de Mme Campan. Ils sont moins littéraires et moins pittoresques. L'ouvrage de Mme de Tourzel présente deux parties bien distinctes quoique sans cesse entremêlées. L'une

(1) Mémoires de madame la duchesse de Tourzel, publiés par le duc des Cars. Plon, éditeur, 1883,