Variétés révolutionnaires

LA DUCHESSE DE TOURZEL 227

autrichien, avait formé, en septembre, le projet de quitter Versailles pour se soustraire à l’autorité de l’Assemblée et rejoindre Bouillé à Metz. Mme de Tourzel avoue catégoriquement l'existence de ce projet, qui, connu à Paris, excita une émotion profonde dans les esprits. On y voyait avec raison le prélude d'une guerre civile, d'où la contre-Révolution serait très probablement sortie triomphante. Justement, le banquet des gardes du corps, où une soldatesque avinée avait foulé aux pieds, devant la reine, la cocarde nationale, donna un aliment nouveau à la défiance publique. La population parisienne vint, le 5 octobre, pour manifester à Versailles, et ramena la famille royale à Paris. L'opération fut assez mal menée de part et d'autre; assaillants et défenseurs du château manquèrent également de direction. La Fayette, commandant des forces parisiennes, par ses hésitations et son abstention rendit possibles des scènes de violence resrettables et inutiles. Les royalistes ne pardonnèrent jamais au général Quidor les quelques instants de repos qu'il prit cette nuit-là. Lorsque les portes du palais furent forcées, Mme de Tourzel put faire lever Marie-Antoinette à demi-nue et sauver les jeunes princes. Elle raconte que les gardes nationaux envahissant trop tard la chambre de la reine percèrent de coups de baïonnettes les matelas de son lit encore chaud. Mme Campan, première femme de chambre, a formellement contesté l'exactitude de cette scène. Il est vrai de dire que le