Variétés révolutionnaires

LA DUCHESSE DE TOURZEL 235 devant nobles arrêtés après la prise des Tuileries. Mme de Tourzel n'eut à se plaindre ni des guichetiers ni de Manuel, procureur de la Commune, qui lui accorda la faveur de partager avec sa fille la chambre de la princesse de Lamballe. Le 2 septembre, un inconnu vint chercher Pauline et la mit en sûreté, grâce à l'intervention de Danton et de Billaud-Varennes. Mme de Tourzel a fait des massacres de septembre un tableau qui jure un peu avec les déclamations habituelles des royalistes, le détail est bon à relever. Les bourreaux se montrèrent souvent bons princes. C'est ainsi que trois femmes de la reine, quoique très compromises, furent mises en liberté. Mme de Septeuil, femme du premier valet de chambre du roi, s'étant évanouie, fut délacée par les gardes nationaux et ramenée à son domicile. Tandis qu'on massacrait la malheureuse princesse de Lamballe en dépit des efforts passionnés de son beau-père le duc de Penthièvre, Mme de Tourzel comparaissait devant le tribunal improvisé dans la cour de la prison. On lui reprochait ses fonctions à la cour,son intimité avec Marie-Antoinette,sa participation à la fuite de Varennes. Mais malgré ces charges accablantes,la gouvernante des enfants deFrance se voyait rendue à la liberté,sur les instances d'un citoyen nommé Hardy, ami de Danton. Elle fut conduite chez la vieille marquise de Lède, par trois « assassins » de la Force, qui, « bien que leur extérieur n’annonçât rien moins que l'opulence, ne voulurent rien accepter ». Pauline fut ramenée le jour