Variétés révolutionnaires

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desTuileries ; mais, d'autre part,ces échecs pouvaient rendre plus périlleuse leur position d'otages. Le 20 juin, le peuple envahit le château. Mme de Tourzel, en proie à une émotion qui ne saurait surprendre personne, nous montre au premier rang des insurgés le bon et faible Pétion, portant « sur sa figure bouleversée l'empreinte de la scélératesse ». C'est encore Pétion, suivant la gouvernante du Dauphin, qui organisa le 10 août avec les Marseillais, pour répondre à l'insolent manifeste de Brunswick. Etrange illusion chez un témoin oculaire! Après la journée à jamais mémorable qui vit la fin de la monarchie, le roi complice de l'étranger fut déposé et envoyé au Temple avec sa famille. Mme de Tourzel et sa fille Pauline obtinrent de Pétion l'autorisation de suivre leurs maîtres. Mais, au bout de huit jours, elles furent appelées à l'Hôtel de Ville, avec Mme de Lamballe, pour subir un interrogatoire sur les événements du 10 août ; ensuite, on les dirigea toutes trois sur la Force.

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La dernière partie des souvenirs de Mme de Tourzel est, sans conteste, la plus curieuse et la plus vivante. À vrai dire, presque seule elle justifie, par son caractère intime et personnel, le titre de Mémoires. À la fin d'août 1792, la prison de la Force était pleine de conspirateurs royalistes et de ci-