Variétés révolutionnaires

LA DUCHESSE DE TOURZEL 233

lui imposait la Législative et notifier cette acceptation forcée aux cours étrangères. La plupart des souverains n’y attachèrent qu'une importance médiocre, entre autres l’empereur, qui ne cachait pas son irritation contre la France et préparait des troupes, ce qui faisait dire à Marie-Antoinette : « Mon frère, en déclarant la guerre aux jacobins, nous met sous le couteau. » Mme de Tourzel, par une singulière aberration, veut faire porter aux jacobins la glorieuse responsabilité de la déclaration de guerre à l'Europe. Nul n'ignore, au contraire, que Robespierre et les siens, sectaires à idées étroites, pleins de défiance pour l'esprit militaire, étaient opposés à la guerre étrangère, préférant consolider la Révolution par la guerre civile. Les Girondins, avec l'esprit politique et la sagacité qui les abandonnèrent rarement, sentaient bien, au contraire, que le salut dela France exigeait qu'elle prit l'offensive. C’est sur le Rhin qu'il fallait écraser la contre-Révolution. Brissot le démontra dan$ un admirable discours.

Le parti de la cour voyait sa situation devenir chaque jour plus critique. Marie-Antoinette, découragée, en était arrivée à se plaindre amèrement du comte de Mercy-Argenteau, que sa mère lui avait donné jadis pour conseiller et pour guide. Les premiers échecs qui signalèrent le commencement de la campagne de 1792 et qu'expliquait trop l'état de notre armée, désorganisée par l'émigration de la plupart des officiers, rassuraient d'un côté les hôtes