Variétés révolutionnaires

LE « LIVRE DU SOLDAT FRANÇAIS » 241

pour lui.» Ces deux Spartiates appartenaient au 3e bataillon du Doubs. — Le 10 septembre 1792, David, sergent de grenadiers de Bressuire, retirant une balle qu'il a reçue dans Le flanc, dit à son camarade : « Je vais la leur rendre », et ilen charge son fusil. — Ailleurs, Jean Bryon, volontaire percé de coups sur le champ de bataille, fait jurer à ses trois fils, volontaires comme lui, de le venger.

Nous voici en Vendée. Le 10 ventôse 1793, une jeune fille arrache aux Chouans son père, qu'ils vont massacrer. — Le 15 brumaire an I, une autre femme entourée de ses enfants chasse les Vendéens en les menaçant de faire sauter un baril de poudre laissé par les Bleus dans un coin de sa chaumière.

Les armées des côtes de l'Océan et les flottes républicaines ne sont pas oubliées. Le 4 nivôse an VI, le trois-mâts l'Une et Indivisible va aborder le vaisseau-amiral hollandais. Le capitaine promet une bourse pleine d’or au matelot qui enlèvera le pavillon ennemi. Le jeune Louis Denis, âgé de dixhuit ans, s’élance à l'abordage et rapporte le pavillon hollandais, avec un bras cassé et une balle dans la cuisse. Il refuse la récompense.

Dans la journée du 27 brumaire 1793, à l'armée des Pyrénées-Orientales, Jean-Baptiste Portenac, d'Indervilliers, dans la Meurthe, grenadier au 53° régiment d'infanterie, a la cuisse emportée par un éclat d'obus. « Il ne cesse de crier : Vive la Répu=” blique ! Menacé de tomber au pouvoir de l'ennemi, il appelle un de ses camarades et lui dit : Mon ami,

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