Variétés révolutionnaires

242 VARIÉTÉS RÉVOLUTIONNAIRES rends-moi un dernier service ; Ôte-moi le peu de vie qui me reste. J'aime mieux mourir de ta main que de celle de ces scélérats. Je ne survivrai pas à la honte d'être pris. Vive la République ! mon sang coule pour elle ! — Son ami l’'embrasse, les larmes aux yeux, se retire à quelques pas de lui, dirige son pistolet, détourne ses regards, et lui brûle la cervelle. L'ennemi reste saisi d'étonnement et d’admiration. » Ne dirait-on pas que cette scène s’est passée le soir des Thermopyles ? Quel souffle cornélien anime ces âmes héroïques d'ouvriers et de paysans levés à l'appel de la patrie en danger !

Les enfants eux-mêmes, les petits tambours des légions républicaines, donnaient l'exemple des vertus guerrières les plus hautes. L'histoire a recueilli les noms de Barra et de Viala, la poésie les a enchâssés ses dans rimes immortelles, l’art, vainqueur de la mort, les a placés au fronton du Panthéon. Championnet à conservé le souvenir de deux de leurs émules : Denormand, tambour au 2° bataillon des Vosges, âgé de dix ans, abat d’un coup de pistolet un hussard autrichien qui vient de sabrer son père ; Méril, âgé de quatorze ans, tambour de chasseurs, le 6 août 1792, au combat de Rulsheim, a le bras droit coupé par un uhlan pendant qu'il bat la générale. Il bat de la main gauche jusqu’à ce qu’on le tue.

” Championnet a consacré deux pages à son ami Lazare Hoche. L’illustre soldat au lit de mort dit au général Debelle, en exhalant son dernier soupir :