Variétés révolutionnaires

246 VARIÉTÉS RÉVOLUTIONNAIRES

banquet civique, un nommé Mireur le chanta à Marseille, « où il fut bientôt fort à la mode », dit la Chronique de Paris, du 29 août. Lors de la Fédération du 14 juillet 1792, au camp d'Huningue, les musiques de tous les régiments jouèrent l'hymne de Rouget de Lisle. Le 30 juillet, les fédérés marseillais, qui devaient lui donner leur nom, le chantaient en entrant à Paris. Ils le répétèrent le 10 août, dans la cour des Tuileries, sous la fusillade des Suisses.

Nous venons de rappeler que la Marseillaise écrite par Rouget de Lisle avait seulement six couplets. Ils figurent en tête de l'Almanach des Muses pour 1793 (1), sous le titre d’ « Hymne des Marseillois », par M. Rougez (sic). C'était la consécration des salons après celles de la rue et des camps. Les Petiles-A ffiches du 4janvier 1793, annonçant l'A/manach des Muses, mentionnent spécialement la pièce de M. Rougez et disent que « peu d'auteurs peuvent se flatter d'avoir fait une production plus répandue ». Dans l'Almanach un septième couplet

Nous entrerons dans la carrière

Quand nos aînés n'y seront plus. suit immédiatement les six autres, sans nom d’auteur, avec cette simple note : « Ajouté à la pièce précédente dans la fête civique du 14 octobre dernier.»

(1) On remarque au premier couplet cette variante :

Égorger vos fils ef vos femmes, pour : .

EÉgorger vos fils, vos compagnes,