Variétés révolutionnaires

264 VARIÉTÉS RÉVOLUTIONNAIRES

21 novembre 1790, il le rappela d'urgence à Pétersbourg. Le 1° décembre, Paul de Strogonoff quittait en pleurant son précepteur, qu'il ne devait plus revoir, et Théroigne, et Paris, où il aurait bien voulu jouer les Anacharsis Clootz. Cette séparation fut un déchirement dans le cœur et dans la vie de Romme.Ilrentra à Riom et s’y lança à corps perdu dans les luttes absorbantes de la politique locale. Ses concitoyens l'envoyèrent siéger, on le sait, à la Législative et à la Convention.

La vie politique de Gilbert Romme et de ses amis est suffisamment connue. [1 faudrait, pour en reparler aujourd'hui, pouvoir consulter de près les papiers inédits dont M. Tailhand, le roi des héritiers pour hommes politiques, a eu un si légitime souci. Les citoyens à l'âme antique qui portèrent les derniers le nom de patriotes dans la Convention tant de fois décimée, appartiennent à l’histoire : elle a prononcé sur eux en dernier ressort et a caché sous des couronnes civiques les palmes de leur martyre. Mais la publication des documents inédits relatifs à la jeunesse de Romme a eu au moins ce mérite de nous faire mieux connaître l'homme chez le chef des derniers montagnards, de nous expliquer la force de caractère, la puissance d'attraction et de séduction de celui que le girondin Sébastien Mercier appelait, avec sa lourdeur d'ironie habituelle, «ile mulet d'Auvergne ». De même que, malgré sa froideur et sa modestie, il conquit l'amitié des grands seigneurs et des savants de Pétershbourg,