Variétés révolutionnaires

LE GÉNÉRAL BONAPARTE 285

Les thermidoriens avaient fait appel aux royalistes pour abattre la montagne; leurs nouveaux alliés, appuyés par l'étranger, devenaient dangereux : ils irritaient contre le gouvernement les vieux républicains des faubourgs. Les sections royalistes, travaillées par les agents de l'émigration, s'armaient à Paris en même temps que dans l'Ouest les bandes de Stofflet et de Charette. Dans les premiers jours d'octobre 1795, le gouvernement apprenait l'apparition d'une flotte anglaise en vue des côtes de Bretagne. La Convention vit que le moment d'agir était venu. Le commandant en chef de l’armée de l'intérieur, l'incapable Menou, n'inspirait aucune confiance, Le gouvernement songea à le remplacer par Barras ; celui-ci, dès le 12 vendémiaire, manda Bonaparte à son hôtel de Chaillot, pour le sonder, et lui offrit le commandement en second, afin d'avoir un homme de main pour lejour de l’exécution. On sait comment, le 13 vendémiaire, Bonaparte vengea ses anciens amis les jacobins et sauva la Convention en mitraillant les sections sur les degrés de Saint-Roch. Le 18, un décret de l'Assemblée reconnaissante confirmait au vainqueur des royalistes sa commission de commandant en second de l'armée de l'intérieur, et le rétablissait dans l'artillerie avec le grade de divisionnaire à titre provisoire. Il fut nommé général de division à titre définitif par la Convention, dans sa dernière séance. La coïncidence est curieuse à noter. L'étoile de Bonaparte montait décidément à