Variétés révolutionnaires

LE GÉNÉRAL BONAPARTE 293

vembre 1799) et coûta à Bonaparte quinze cent mille livres seulement: le cours des consciences était

bas.

VIII

Le 18 brumaire termine l'ouvrage remarquable du colonel lung. Il faut féliciter l'érudit, le patriote qui nous à appris à connaître si bien l'homme néfaste dont la renommée a pesé d'un poids si lourd sur les destinées de la France. M. le colonel lung n'a pas fait une œuvre de parti; ses jugements toujours étayés de pièces d'une authenticité indiscutable rendent pleine justice au génie militaire de Napoléon Bonaparte. Mais si le grand capitaine a gagné à cette publication, l'homme ne s'en relèvera pas aux yeux des historiens et es moralistes. Jamais personnage ne joignit à une ambition si effrénée pareille absence de sens moral. Ses états de service jusqu’en 1799 montrent combien ce soldat, en qui semble s'être personnifiée la gloire militaire, était un médiocre officier, indiscipliné, impatient de toute autorité, toujours en quête de protections et de faveurs. Sans cesse en congés réguliers ou irréguliers, violant ouvertement les instructions de ses chefs, cassé trois fois pour insubordination, sur quatre-vingt-treize mois de grade lors de sa nomination comme général de brigade, il n'avait que quarante et un mois de présence effective sous les