Variétés révolutionnaires
IV AVANT-PROPOS
Tous les morceaux qui composent ce nouvel ouvrage ont paru dans la République française. Nous avons toujours donné dans ce journal fondé par Gambetta, à côté des discussions quotidiennes et des articles de doctrine, une large place aux études sur la Révolution. C’est là que Louis Combes et Georges Avenel, les deux hommes de France qui connaissaient le mieux la grande époque, ont publié leurs derniers travaux interrompus par la mort. Marcellin Pellet leur a succédé dignement. Il continue leurs traditions de critique exacte et lucide, éclairée, échauffée par un amour passionné de la Révolution. Lisez les Variétés sur un Historien allemand de la Révolution française, sux le Camp de Jalès, les Concours de l'an IT, le Livre du soldat français, la Jeunesse du conventionnel Romme.
En histoire, comme er politique on n'a jamais cause gagnée. Il faut toujours être prêt à repousser les retours offensifs de l'ennemi. Depuis trente ans, sous l'influence du réveil clérical, toute une littérature contrerévolutionnaire a surgi. Cela a commencé par Granier de Cassagnac et Mortimer-Ternaux pour aboutir à M. Taine et à ses pesants réquisitoires dont nous ne voyons pas, hélas! la fin. Un tas de petits livres, écrits par des cuistres, sortent des officines catholiques. Il se publie des revues spéciales, habilement rédigées, avec un grand déploiement de critique en apparence sérieuse, où l’œuvre tout entière de la Révolution de juin 1789 est contestée. Turgot était un scélérat. Le socialisme chrétien réhabilite l’ancien régime.
M. Taine est le maitre du genre, il fait école ; le dernier des plats-pieds de sacristie se recommande de lui. Non seulement, il détestela Révolution, mais il ne la comprend pas, l’immensité du mouvement lui échappe. Il se perd