Vergniaud : 1753-1793
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« Vergniaud était de moyenne taille et fortement constitué. Les traits de sa figure étaient très prononcés. Il avait le nez gros, les lèvres épaisses, l’œil noir et vif, le sourcil saillant, le front large et découvert, le visage criblé de marques de petite vérole, le teint peu coloré et les cheveux châtains. Ses traits, observés en détail n'avaient rien de gracieux; mais lorsqu'il s’animait dans la conversation ou à la tribune, la pénétration de son regard, sa physionomie mobile, noble et ouverte s’accordaient si parfaitement avec son geste et avec les intonations de sa voix puissante et flexible, exprimaient si bien sa pensée, que sa figure ne conservait aucune trace de laideur et semblait réellement belle. »
Tel est l'homme qui, déjà devenu l'émule des Guadet, des Desèze, des Laïîné, des Martignac père, allait maintenant marcher par bonds prodigieux, et s'imposer à ses contemporains par son éloquence, son patriotisme et son ardent amour de la liberté naissante. Trois de ses plaidoyers sont plus spécialement demeurés célèbres. Voici ce qu'il dit simplement luimême du premier : « J'ai eu hier une petite consolation au sénéchal. Je plaidais une affaire extrêmement importante dans laquelle est intéressé le lieutenantgénéral de Saint-Yrieix : il s’agit d’une succession de près de trois millions. Contre l’usage du barreau bordelais, il y eut des claquements de main quand je finis, et le Tribunal m'a fait témoigner combien il était satisfait. »
Puis vint, en 1789, la cause retentissante dite de la religieuse. Une demoiselle Tenet avait, depuis longtemps, faitses vœuxdans un couvent de Bordeaux, sous le nom de sœur Sainte-Colombe, lorsqu'un de