Vergniaud : 1753-1793

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précautions qu’indique la prudence..…. Aucun voile ne nous cache la malveillance des puissances étrangères, …. les outrages faits aux couleurs nationales et l’entrevue de Pilnitz sont un avertissement que la haine nous a donné et dont la sagesse nous fait un devoir de profiter... »

Et il conclut en demandant que les biens des émigrés soient frappés d’une triple contribution, que les fonctionnaires soient privés de leur traitement et que les déserteurs soient punis comme tels.

Ce discours avait été constamment interrompu par d’éclatants applaudissements. Vergniaud, d’un bond, avait pris la tête de l’Assemblée législative etla France comptait un grand orateur de plus.

Sa proposition, malheureusement peut-être, fut jugée insuffisante, et, sur la demande de Condorcet, l’Assemblée prononça contre les émigrés qui seraient encore, le 1* janvier, en état de rassemblement, la confiscation de leurs biens et la peine de mort.

Le roi opposa son veto; l’'émigration redoubla d’audace. En effet, le général Wimpfen reçut des princes français la proposition de livrer New-Brisach, et les électeurs de Trèves, de Mayence et l'évêque de Spire refusèrent de dissiper les attroupements.

Vergniaud, élu Président, avait cessé pendant quelques semaines de paraître à la tribune, mais devant le danger il rompit le silence et rédigea une adresse qui se terminait ainsi : « Abhorrez la guerre ; elle est le plus grand crime des hommes et le plus terrible fléau de l’humanité. Mais enfin, si l’on vous y force, sans vous effrayer des revers, sans vous enorgueillir des succès, suivez le cours de vos grandes destinées….! Tôt ou tard, la justice éternelle désigne un terme aux victoires du despotisme, elle n’en dési-