Vergniaud : 1753-1793

op

occasion et parut à la tribune pour la première fois, le 25 octobre. Procédant toujours avec méthode, posant les principes d’où découleront ses irrésistibles déductions, il essaie, tout d’abord, de démontrer qu'un peuple a le droit de prendre des mesures contre les émigrations. Devant cet audacieux, qui pour ses débuts, soutenait une doctrine que Mirabeau quelques mois auparavant avait victorieusement combattue en s’écriant : « Si vous faites une loi contre les émigrants, je jure de n’y jamais’ obéir », l'Assemblée demeura silencieuse. Bientôt elle se sentit subjuguée par la mélodie de la voix, par la correction et la sobriété du langage, par la vigueur de l'argumentation et enfin par le respect que 'Vergniaud, à la tribune, savait inspirer.

Après avoir établi le droit de la nation, l’orateur recherche quel est l’état actuel de l'émigration : « Je n'ai point l'intention, dit-il, d’exciter ici de vaines terreurs.…. Non,'ils ne sont point redoutables ces factieux aussi ridicules qu’insolents qui décorent leur rassemblement criminel du nom bizarre de France extérieure. Chaque jour, leurs ressources s’épuisent, re les roubles de la fière Catherine et les millions de la Hollande se consument en voyages, en négociations, en préparatifs désordonnés, et ne suffisent pas, d’ailleurs, au faste des chefs de la rébellion. Bientôt on verra ces superbes mendiants qui n’ont pu s’acclimater à la terre de l'égalité, expier dans la honte etla misère, les crimes de leur orgueil, et tourner des yeux trempés de larmes vers la patrie qu’ils ont abandonnée... » Mais quelque rassuré que je sois sur les événements que nous cache l'avenir, je n’en sens pas moins la nécessité de nous faire un rempart de toutes les