Vergniaud : 1753-1793
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des fautes dont on est accusé en témoignant une fierté insultante à un accusateur souverain. La gloire alors est de se justifier par des actes éclatants, par des démarches solennelles. »
Ces actes éclatants, il en indiquait quelques-uns avec la certitude que ses conseils ne seraient pas suivis et il terminait tristement en disant : « Je ferme ma lettre, elle n’est que trop longue puisqu'elle sera inutile; j'ai le cœur oppressé par la plus vive douleur.»
Ainsi, ses discours, ses lettres, cette note que le Tribunal révolutionnaire lui reprochera si violemment plus tard, tout démontre que Vergniaud croyait à la complicité de Louis XVI dans l'invasion étrangère, et cependant, bravant les accusations et les périls, narguant Robespierre qui ne l’oubliera pas, il va faire les plus grands et les plus nobles efforts pour sauver la vie du roi.
Saint-Just, dans un discours empreint de la plus insigne mauvaise foi, avait répondu au courageux et magnifique plaidoyer de Desèze, lorsque Salles, député de la Meurthe, soutint que si la Convention devait se prononcer sur la culpabilité de Louis XVI, le peuple, seul, réuni en assemblées primaires, pouvait ordonner l'application de la peine. Cette consultation solennelle pouvait sauver Louis XVI; Vergniaud n’hésita pas et prit la parole au milieu de l'attention générale et du silence le plus profond.
Après avoir défini la souveraineté du peuple et rappelé les conditions dans lesquelles elle doit, en général, s'exercer, il dit : « S'il est vrai que le roi ne peut se prévaloir de l'inviolabilité, qui lui a été promise, contre le peuple qu'il a trahi, il n’est pas moins certain que le peuple seul peut punir Louis sans avoir égard à l’inviolabilité dont lui-même l'avait investi...