Vergniaud : 1753-1793

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à la Convention et demandait la création d’un Tribunal extraordinaire pour juger, sans appel, les traîtres, les conspirateurs et les contre-révolutionnaires. Lanjuinais, Guadet, Buzot, Valazé, s’y opposèrent avec Vergniaud qui s’écria : « Lorsqu'on nous propose de décréter une inquisition mille fois plus redoutable que celle de Venise, nous mourrons tous plutôt que d'y consentir. » Vaines protestations ! le sanglant Tribunal révolutionnaire va désormais fonctionner.

En même temps, les bruits les plus sinistres avaient jeté l'épouvante parmi les Girondins. Leurs vies, disait-on, étaient menacées, et la plupart d'entr’eux craignant d'être massacrés fuyaient leur demeure. Un complot, en effet, qui, d’ailleurs avorta, avait été tramé contre la Représentation nationale. Par qui? Dans quel but? Provenait-il des clubs ? Provenait-il de la contre-révolution ? Personne ne le sut et l'histoire n’a pu encore exactement en déterminer l’origine. Mais il donna à Vergniaud, qui crut à des menées aristocratiques, l’occasion de signaler encore une fois les dangers qui menaçaient la Révolution, et de faire un nouvel appel à la concorde et àla paix.

« Sans cesse abreuvé de calomnies, dit-il en débutant, je me suis abstenu de la tribune tant que j'ai pensé que ma présence pouvait y exciter des passions ..... Aujourd’hui que la Convention nationale entière se trouve sur les bords d’un abîme où la plus légère impulsion peut la précipiter à jamais avec la liberté, je ne puis plus garder un silence qui deviendrait une véritable trahison...»

Et, après avoir montré comment de crimes en amnisties et d’amnisties en crimes, un grand nombre de citoyens en était venu au point de confondre les insurrections séditieuses avec la grande insurrection de la liberté, il continua :