Vergniaud : 1753-1793
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administrateur du Parquet de Nancy, le Premier Président enfin de cette grande Cour, qui avait étéjugé digne de faire partie de la Cour suprême, fut reçu par vous avec une cordialité qui dut le toucher profondément. Son vieil ami, le savant Président Mallevergne, ce Magistrat digne entre tous, dont je suis heureux de saluer la mémoire comme petit-neveu de Vergniaud et comme ami fidèle de ma famille, souhaitait la bienvenue au nouveau Premier Président.
Son accueil charmant, sa courtoisie, ses louanges dépourvues de toute exagération et pleines de sincérité lui prouvèrent aisément que tous applaudissaient à son retour, et qu’il allait retrouver, comme on le lui promettait, les amitiés et les dévouements qui Jui feraient oublier les longs labeurs du passé.
C’est donc avec une entière confiance et une Joie sans mélange qu'il prit la direction de vos travaux et que votre ressort recueillit les fruits de sa longue expérience.
Vous seuls pourriez témoigner de la netteté de son esprit, de l'étendue de ses connaissances juridiques et de l'autorité avec laquelle il guidait, en chambre du Conseil, vos délibérations et empêchait la discussion de s'égarer. Pour moi, je n’ai pas oublié qu’il présidait déjà la Cour à mon entrée dans la magistrature et je n’ai jamais eu qu'à me louer de son accueil et de son urbanité.
Après être resté dix ans à votre tête, M. le Premier Président Lezaud, atteint par la limite d'âge, a été nommé Premier Président honoraire, et, sans abandonner Limoges, a surtout habité sa belle propriété des Vaseix. Prévoyant l'avenir, il avait dit, à son retour : « Retiré dans ce petit coin de terre, où se sont amassés tous mes plus chers souvenirs, je tour-