À la recherche de la fortune du duc d'Orléans (1793-1794) : lettres inédites du général Montesquiou à Francis d'Ivernois

A LA RECHERCHE DE LA FORTUNE DU DUC D'ORLÉANS 25

rire. Encore une campagne comme la dernière et l'Europe est perdue.

J'ai fait votre commission pour Salomon. Il est bien affligé, et moi aussi, du jugement de M. Lullin'. Adieu,mon cher ami, je vous fais grâce des remerciements que je vous dois, vous n'en voulez pas, mais je ne peux me taire sur mon tendre et inviolable attachement.

[paraphe]

VII No3 Ce 28 janvier 1794.

Je dois vous faire part, mon cher ami, surtout après ce que je vous mandais dans ma dernière lettre, que M. Chabos a recu par le dernier courrier une lettre de M. B...*. C’est la réponse qu’il attendait depuis plus de deux mois. Dans cette lettre il mande qu’il a fait des pertes immenses en France, et qu’il lui est dù par sa famille des sommes importantes qu'il a inutilement cherché à recouvrer; que malgré cela il ne voit que la position de M. Chabos, et qu’il lui fera passer sous peu de jours un crédit sur Berne de 500 livres sterling, qu’il le prie de lui rendre dès qu'il le pourra. M. Chabos va lui répondre et lui parler du dépôt de diamants. On verra ce que M. B. dira sur cet article.

Je conclus de ce fait que M. B... sait que M. C. fera des découvertes. Un silence de plus de deux mois ne peut s'expliquer autrement. Il avait perdu le mérite de l’'empressement, un refus ne devait plus rien lui coûter. Il a voulu rattraper ce mérite lorsqu'il a su qu'il ne risquait rien. Voilà ce qui me paraît évident. Il me semble qu'il ne faut lui parler de rien jusqu’à ce que nous sachions comment il s’expliquera sur le dépôt. La lettre que

1. Charles-Jean-Marc Lullin (1752-1833). — O. K. 2. Boyd. — O.K.