À la recherche de la fortune du duc d'Orléans (1793-1794) : lettres inédites du général Montesquiou à Francis d'Ivernois

4 REVUE HISTORIQUE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

Roveray deviendrait son guide. Il faudrait plus, il faudrait qu’il eût assez d’argent pour faire le voyage à ses dépens, car nous n’en avons point. Mais bientôt nous en aurons et il serait bien payé.

Vous sentez que ceci presse, je vous demande d'y penser sérieusement, de me répondre sans délai, et de faire l'impossible pour m'aider dans cette circonstance d’une manière ou d’une autre, car je préférerai vos idées aux miennes, Si je mets ce malheureux jeune homme hors de presse, ce qui n'est pas douteux en s’y prenant bien, j y serai moi-même pour le présent et pour l'avenir. Mais quand je n’aurais pas ce motif, j y mettrais le même intérêt, et vous l'y mettriez aussi, si comme moi vous connaissiez celui que je cherche à servir. J'aurais bien voulu faire ce voyage, mais l'Allemagne me fait peur, et j'ignore si l'on me recevrait à Londres à visage découvert. Sans m'appesantir sur cette idée que je ne crois pas trop praticable, je m'arrête à l’autre qui me parait simple et je compte sur vos lumières. J'attendrai votre réponse avec la plus vive impatience.

Adieu, mon cher ami, vous êtes depuis un an mon égide. Je mérite que vous ne vous en lassiez pas, car il est impossible de vous aimer plus tendrement que je le fais.

[paraphe]

Je vous prie de dire à S.(?) que j'ai recu la lampe et les deux livres qu’on lui avait adressés de Paris pour moi, et P , que je le remercie de son attention.

Il

[A la différence des autres lettres, qui sont toutes écrites de la main de Montesquiou, celle-ci est écrite d’une autre main. Seuls, la date, la signature et le post-scriptum sont de l'écriture de Montesquiou. Comme on le verra par le texte même, c'est ici une sorte de mémoire, adressé également à d’Ivernois, selon toute probabilité;