Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

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de décès de la Salpêtrière, qui indique comme cause de la mort une péripneumonie chronique.

Le 10 juin, l’autopsie fut faite devant Esquirol par son élève Descuret, qui, dans son livre la Médecine des passions, si curieux par ses préoccupations catholiques, reproduit les notes de son maître, notes rééditées aussi par Marc, médecin du roi, dans un article sur Théroigne publié dans le Constitutionnel du 20 mai 1838. Les détails purement anatomiques de l'ouverture du corps seraient ici déplacés et sans intérêt.

Ainsi s’éteignit, après vingt-quatre années de souffrances physiques et morales pires que la mort, la femme étrange dont nous avons essayé de faire revivre l’image. Une cruelle expiation où l’on eroit retrouver la main de cette fatalité impitoyable qui s’appesantit jadis sur certaines races tragiques, a lavé les taches et les fautes d'une vie presque tout entière consacrée au culte de la liberté, de l'égalité et de la justice.

Nous croyons avoir donné, en nous appuyant sur les témoignages du temps et sur les souvenirs des contemporains, une idée assez exacte de cette jeune femme séduisante entre toutes, dont

1. Esquirol : Les Maladies mentales, t. I, p. 450-451.